L’Atelier

de Jean-Claude Grumberg

 

 

Jean-Claude Grumberg est un dramaturge français, né à Paris en 1939. Son père et ses grands-parents sont raflés devant lui et déportés pour ne pas revenir en 1942. Lui-même et son frère sont recueillis à la maison des enfants de Moissac. Ce traumatisme accompagnera toute son œuvre. Avant de devenir auteur dramatique, il exerce plusieurs métiers, dont ceux de tailleur et de comédien. Ces expériences nourrissent son travail d’écrivain et de dramaturge : « Dans L’Atelier, j’évoque des personnalités que je connais, que j’ai connues. Je parle de ma mère. De femmes qui se reconnaissent. J’écris dans le respect de l’histoire intime et de faits historiques. »

Création 2024

Pièces : L’Atelier et extraits de Si ça va, bravo
Auteur : Jean-Claude Grumberg
Adaptation, montage, scénographie & mise en scène : Philippe Georget
Création et régie lumières : Eric Vatin
Conception du visuel : Corinne Journo
AvecDelphine Arnould, Émilie Fleurence, Philippe Georget, Pascal Gosselin, Corinne Henwood, Monique Moullahem, Philippe Nicaise, Éliane Thibaut, Émeline Vaccari, Laure Valenti.
Nombre de représentations jusqu’ici : 1

Sujet

« Ma sœur aussi ils l’ont prise en 43… – Elle est revenue ? – Non… » Dans un atelier de confection pour hommes, de 1945 à 1951, cohabitent celles et ceux que le nazisme a frappés de plein fouet.  À la parole dévorante ou interdite des uns, répond l’agitation des autres. On coud, on pique, on taille… On rit, on pleure, on râle… On tente comme on peut d’oublier les années noires, de retrouver la joie de vivre et d’espérer en l’avenir.

Et Monsieur Léon a fort à faire entre les coups de gueules, les coups de blues et les fous rires de ses employés aux personnalités fortes et touchantes ! Couturières et presseurs travaillent et, de fil en aiguille, entre rires et larmes, racontent leur vie pendant l’Occupation et dans l’immédiat après-guerre : un Juif qui a été déporté, un autre qui a vécu caché en zone occupée, une troisième qui s’est réfugiée en zone libre, une quatrième, encore, mère de deux jeunes garçons, attendant le retour de son mari déporté, mais aussi des jeunes filles à peine touchées par la guerre et une femme dont le mari fonctionnaire a peut-être collaboré… Dans cet atelier où chacune des ouvrières apporte sa part de rire, de rêves, de chansons, on écoute, on parle, on s’épie, on peut se déchirer mais on vit.

Autant de destins différents qui se croisent et soulèvent tous la même question : comment vivre après le traumatisme de la guerre tout en perpétuant la mémoire des disparus ?

Rajoutons à cela 1, 2 ou 3 saynètes à 2 voix de la vie quotidienne, commençant par “Bravo !”. De ces mots banals découlent des échanges rythmés et amusants qui questionnent la pertinence des formules toutes faites. Quiproquos et jeux de mots se succèdent sans répit, qu’il s’agisse d’une prof de SVT prise pour une comédienne avant-gardiste, d’un comédien qui aime être hué ou d’un spectateur, disons…particulier, qui a détesté ce qu’il vient de voir…